Dès notre arrivée, Bali nous apparaît comme un petit paradis. Le contraste avec l’Inde commence dans l’avion. La compagnie aérienne, Singapore Airlines est un vrai régal tant pour les yeux (les hôtesses de l’air sont gracieuses, aimables et fort jolies dans leur habit traditionnel) que pour le palais (la nourriture est fine, pas de piment qui emporte la bouche. Pas de doute, on a bel et bien quitté l’Inde). Les filles sont folles de joie de découvrir la mini- télé dans l’accoudoir et sont couvertes de jouets. Dès l’arrivée, tout est propre, les voitures ressemblent à des voitures et non à des dépotoirs roulants, les routes sont en bon état, praticables.
Encore une fois, nous débarquons dans le pays sans avoir rien préparé et sans avoir lu le guide, nous ne savons absolument pas où aller. J’avise un couple de français sympathique portant chacun un bébé dans leur sac ventral. Les jumeaux ont 4 mois et sont tout sourire. Nous échangeons quelques mots et rapidement, Claire et Eric nous invitent à partager pour une nuit, la sublime villa de Seminyak qu’ils ont louée pour la semaine et partageront avec des amis. C’est ce que j’aime le plus dans le voyage, toutes ces rencontres imprévues et spontanées qui façonnent notre itinéraire et guident nos pas. Nous nous laissons porter par elles et nous ne sommes jamais déçus.
La villa Ginger est magnifique, construite autour d’une piscine, elle comprend 3 petites maisons reliées entre elles par un salon, salle à manger, cuisine ouverts sur le jardin avec une très jolie toiture en bambou. La décoration est soignée, les matériaux nobles, aucun détail n’est laissé au hasard. Nous nous plongeons avec délice dans le lit moelleux et gigantesque, nous nous prélassons dans la piscine, nous savourons le luxe de profiter du savoir-faire d’une cuisinière venue spécialement nous mitonner un repas typique balinais. Les filles, comme nous, passent leur temps à s’émerveiller de tout.
Ce sont les contrastes entre les pays qui nous font apprécier leurs différences.
La chaleur, l’organisation et le sentiment de liberté des Emirats Arabes après l’Iran, la délicatesse, l’harmonie et le calme de Bali après l’Inde. Nous essayons d’intercaler un pays moderne avec un pays en voie de développement pour ne pas nous lasser ou trop nous habituer à la facilité. Le voyage est ainsi bien rythmé.
Tout est facile à Bali et le choix ne manque pas. Le nord de l’île, là où se trouve l’aéroport international de Denpasar, est le plus développé au tourisme. Malgré les attentats de 2005 qui ont porté un grand préjudice au tourisme de l’île, la ville de Kuta (là où tout à commencer lorsqu’un couple d’américains a crée le premier hôtel de paillotes rudimentaires sur la plage dans les années 30) qui a englobé les villages alentour, grouille de surfeurs australiens tatoués aux cheveux longs et décolorés. Une vraie caricature !
A proscrire absolument à ceux qui recherchent l’authenticité et l’âme de Bali. La plage n’est plus qu’une longue suite d’hôtels et de restaurants branchés à la cuisine internationale et chacun peut louer un transat avec parasol face à la mer. C’est la Côte d’Azur au mois d’août avec des vagues de 3 m de haut en plus, des masseuses et du sable gris.
Et partout des centaines de magasins de décoration et d’artisanat vendant de tout depuis les paréos traditionnels en passant par les meubles de jardin en teck, la vannerie, les bijoux de pacotille, toutes sortes de sculptures en pierre volcanique, des masques, des bas-reliefs en bois. Bref, tout ce que nous retrouvons chez nous en France aussi bien sur les marchés que dans les boutiques Pier Import, Habitat ou même Ligne Roset beaucoup plus cher bien sûr. Le paradis pour faire des bonnes affaires. Le travail est soigné et minutieux et le choix impressionnant.
Seminyak et Legian se trouvent un peu à l’écart de toute cette agitation. Nous apprécions beaucoup le raffinement et la délicatesse des balinais qui se retrouvent partout aussi bien dans la cuisine que dans l’architecture et s’expriment beaucoup avec des fleurs. C’est une fleur de frangipanier posée sur l’oreiller qui nous attend dans chaque nouvel hôtel, un bain de pétales de fleurs après un massage relaxant, des petits bassins en pierre remplis d’eau où baignent des fleurs d’hibiscus à l’entrée de chaque restaurant ou magasin.
Nous goûtons au calme et à l’harmonie qui se dégagent partout. Les balinais sont souriants et amicaux, commerçants sans êtres trop insistants.
Nous posons nos valises au sens littéral comme au sens figuré. Nous nous reposons au bord de la piscine et travaillons à améliorer notre technique du « lancer de nains » sport familial qui consiste à envoyer les enfants le plus haut et le plus loin possible dans l’eau tout en évitant les margelles en pierre. Puis, nous nous essayons, sans grand succès, à la photo sous-marine avec notre appareil water-proof acheté au duty free de Singapour. Le temps s’écoule tranquillement sans rien faire, le bonheur !
Le village d’Ubud qui selon « les anciens » ressemble plus maintenant à une petite ville est le passage incontournable de l’île, situé à une heure de route de l’agitation des plages. C’est le grand lieu culturel où se regroupent tous les artistes, peintres, danseurs, sculpteurs… C’est là aussi que l’on commence à ressentir les effets négatifs des attentats sur le développement trop rapide des commerces. À cette période de l’année, les rues sont vides et les magasins déserts. Les Japonais en rangs serrés ont remplacé les Australiens tatoués.
Notre petit hôtel est niché dans la verdure avec des chambres très confortables et un superbe petit déjeuner. Nous y resterons deux semaines à profiter le soir des nombreux spectacles de danses traditionnelles et l’après-midi à se balader dans les rizières ou bien à se faire masser dans les nombreux spas jalonnant la Monkey Forest Road. Nous allons aussi rendre visite aux singes près des temples qui nous épient d’un air pas très sympathique, prêts à montrer des dents si l’on s’approche un peu trop prêt. Ce qui n’améliore pas notre passion pour les animaux en général.
Cependant, les filles sympathisent avec un serpent python de 3m de long qu’elles n’hésitent pas à porter autour du coup comme une imposante parure de 20 cm de diamètre.
Quand nous ne sommes pas occupés à quelques passe-temps culturels, nous sommes chez le médecin à soigner tantôt une diarrhée persistante, tantôt une toux tenace. Isabelle et Eve, malgré une vaccination en règle attrapent une belle typhoïde qui les laissent plusieurs jours sur le carreau. Cette forte Tourista est due aux bactéries de salmonelles que l’on attrape en France en mangeant un bon Brie coulant ou encore quelque charcuterie bien de chez nous.
Nous, ce sera en mangeant du riz. Dommage ! Enfin, après 5 jours d’antibiotiques à terrasser un cheval, nous sommes sur pied sans séquelles apparente. Heureusement, nous devons montrer pattes blanches aux douaniers australiens dans quelques jours.
Nous partons au sud-est de l’île dans des petits villages moins touristiques au bord de la mer. En chemin, nous visitons quelques temples plutôt agréables puis découvrons les plaisirs du « snorkeling » plongée avec masques et tubas dans le magnifique « Blue Lagoon » du village de Padangbay. Pour la première fois, nous avons fait garder Eve le matin pour pouvoir profiter pleinement de notre ballade en bateau de pêcheurs et des fonds marins superbes aux coraux blancs et rouges et aux poissons multicolores. Nous sommes dans le film « Némo » de Walt-Disney, grandeur nature. Nous plongeons dans un aquarium transparent rempli de poissons qui nous font la fête et se précipitent pour manger le pain qu’on leur donne. Ils sont à portée de main, nous pouvons les toucher et ils nous filent entre les doigts. Nous ne dénombrons pas moins de 10 espèces différentes de toutes les formes et de toutes les couleurs. Nous sommes émerveillés. A quelques kms de là, se trouvent les fameuses épaves de bateaux américains et japonais coulés lors de la dernière guerre mondiale qui recèlent encore plus de merveilles mais ni Greg ni moi ne sommes très partants pour tenter un baptême de plongée sous-marine avec bouteilles d’oxygène à quelque 20 m de profondeur. Dommage, nous ratons sûrement quelque chose d’exceptionnel.
Il en est de même pour l’escalade du mont Agung de près de 3 000m de haut, en pleine nuit pour voir le lever du soleil sur les rizières et la mer au loin. Nous reculons devant l’idée de devoir réveiller les enfants à 3h du matin et de porter Eve mal réveillée sur notre dos pendant 4h aller et 3h retour. Re-dommage mais ce sera pour une autre fois, sans enfant !
De retour à Ubud, les derniers jours sont marqués par la pluie. L’atmosphère est saturée d’humidité et une réplique de Bertrand Blier dans Buffet Froid me vient à l’esprit « Quand je me couche, les draps sont humides, quand je me réveille les draps sont humides, je moisis moi ici ».
Il est temps que l’on parte vers l’outback australien aride et désertique ça nous changera des moustiques et des serviettes de bain qui ne sèchent jamais.
Voilà 3 mois (2mois en Inde et 1 mois à Bali) que nous errons d’hôtel en hôtel sans pouvoir profiter de notre camion et de notre caravane. Notre petite maison sur roues commence à nous manquer, nous avons hâte de retrouver notre environnement protecteur, nos affaires et nos petites habitudes. C’est notre point de repère immuable alors que tout bouge et change chaque jour autour de nous.
Isa
Bonjour
Avez vous un adresse e-mail pour vous contacter directement s'il vous plaît?
Je suis Manampisoa et j'aimerais vous faire une proposition
N'hésitez pas à me répondre sur mon adresse [email protected]
Merci
Cordialement
Rédigé par : Manampisoa | 05 décembre 2012 à 09:01