Margot a moyennement aimé Buenos-Aires car elle imaginait une ville plus riche, au bord de l’eau avec des palmiers et la plage. Il faisait trop chaud. On a visité le quartier de la Boca (ça veut dire bouche en espagnol mais ça ne ressemblait pas du tout à une bouche !) c’était bien car il y avait plein de petites ruelles piétonnes avec des gens qui vendaient des tableaux. Toutes les maisons sont peintes de couleurs différentes mais on ne peut pas les visiter, par contre, il y a beaucoup de magasins. On a vu des danseurs de tango dans la rue qui faisaient des démonstrations. On a adoré car ils dansaient très bien et les filles avaient des belles robes et des belles chaussures à talon. Ils étaient très gracieux même s’il y avait une fille grassouillette qui n’arrivait pas à lacer son corset.
On est allé au parc de Tierra Santa qui parle de la vie de Jésus. Marie a adoré car tout était en carton-pâte. Il y avait des gens déguisés en romains ou en esclaves. Il y avait des petits spectacles avait la création du monde avec Adam et Eve, ou un énorme Jésus de 10 m de haut qui sortait d’une montagne avec de la musique à la guitare électrique et la naissance de Jésus dans la crèche avec les rois mage et l’étoile du berger. La musique « rock » pour Jésus nous a beaucoup fait rire.
L’hôtel était en plein centre, c’était très bruyant mais c’était un grand appartement. On a acheté des peaux de vache imprimées peau de zèbre et de girafe. C’est agréable pour faire un tapis. On a beaucoup mangé de pizzas.
A la fin, on en avait marre d’attendre le camion et la caravane alors on est allé voir Chihuahua au cinéma et on a joué dans des super jeux pour enfants à l’intérieur d’un centre commercial. Tous les matins, papa partait aux douanes pour récupérer les véhicules et tous les soirs il revenait seul. On était très déçu.
Un soir, papa est enfin arrivé avec le camion et la caravane et on est parti de l’hôtel. On avait surtout hâte de retrouver nos Petshops pour constituer des familles. La première nuit, on a dormi dans une station-service très dégoûtante avec des énormes camions qui faisaient du bruit.
On est allé au camping municipal de la ville, c’était bien car il y avait des jeux pour enfants. On a joué avec un petit garçon argentin de 9 ans qui s’appelait Franco, ses parents ne s’occupaient pas beaucoup de lui et il était toujours tout seul. Ses parents habitaient dans une vieille caravane et fabriquaient des tam-tams. Franco n’allait pas à l’école.
En jouant on apprend plus de mots qu’à l’école. On comprend bien quand ils parlent et on arrive un peu à parler espagnol. Les douches étaient horribles, toutes cassées et très sales avec plein de mouches et de moustiques. On n’a pas osé se laver là !
Il y avait des dizaines et des dizaines de barbecues les uns à côté des autres et les Argentins viennent tous les week-end. Ils ont souvent des voitures toutes pourries, ils mettent la musique à fond et font du bruit très tard la nuit. On n’arrivait pas à dormir.
La ville était beaucoup mieux que Buenos Aires, plus mignonne. On a essayé d’aller dans plusieurs musées et on ne comprenait pas pourquoi ils étaient toujours fermés. En fait, on a vécu 3 semaines sans savoir qu’il fallait changer d’heure !
On appelle cette ville San Antonio de Haricot !
On a eu beaucoup de chance d’arriver le week-end de la fête annuelle des gauchos. Un gaucho est un cow-boy argentin. Il est habillé avec une belle ceinture en argent avec des pièces, un béret, une belle chemise, un pantalon et des grandes bottes en cuir et il se déplace à cheval.
Le camping était très agréable, au bord d’une rivière où il y avait tous les chevaux pour le spectacle. Il y avait de la pelouse partout et les douches étaient propres. Les campeurs faisaient là encore du bruit pendant la nuit et réveillaient leurs copains le matin en faisant des dérapages contrôlés avec leurs voitures. Mais à part ça, ça allait. On a adoré le spectacle des chevaux, spécialement le rodéo. C’était très impressionnant car le cheval se débattait beaucoup et le cavalier tombait parfois par terre et se faisait écraser par les sabots et partait en ambulance à l’hôpital.
Il y a aussi eu un très beau défilé dans la ville avec tous les hommes et les femmes habillés en habit traditionnel. Les femmes avaient des robes très longues qui couvraient tout le dos et les fesses du cheval et on aurait dit qu’elles avaient des pattes de cheval. Les petites filles et les petits garçons étaient tr ès mignons sur des poneys.
On a aussi pris des cours de danse traditionnelle dans la rue mais ce n’était pas très bien.
Comme il faisait très chaud, on s’est baigné dans la rivière au barrage.
On a déjeuné dans des parillas, ce sont des restaurants de viande avec un énorme barbecue à l’extérieur. Pour l’instant, on n’a pas trouvé ça très bon à part le lomo, c’est du steak avec de la sauce. Ils font toujours trop cuire la viande.
On est allé dans un camping dans une pinède et il y avait une classe verte d’enfants de CM2 et de 6ème. Ils étaient en tente. On a beaucoup joué avec eux et leurs professeurs étaient très gentils et nous acceptaient dans leur groupe.
On a fait une balade de 2, 3 heures dans la montagne avec un chien berger allemand qu’on a appelé Del Lado parce qu’il était toujours à nos côtés et nous suivait partout. Il était très gentil. On est resté quelques jours et on a rencontré un couple de retraités français qui s’appellent Colette et Charles et qui voyage en camping-car. Eve adore Colette et est toujours très sage avec elle. En sortant de la pampa, il a commencé à faire plus froid.
La péninsule Valdès est très connue pour ses animaux donc on avait très envie d’y aller.
Il y a une petite ville pas intéressante avec un information center près de la mer. La dame nous a donné plein d’information sur les baleines et où aller dormir car le camping où on était vraiment nul. Le camping sauvage sur la plage de Pardélas, était vraiment mieux et on a rencontré 3 familles françaises qui font le tour du monde avec des enfants. C’était sur un gros rocher tout plat avec vue sur la mer et les baleines qui passaient tout près et de l’autre côté des dunes où on pouvait jouer et faire des cabanes.
La famille Pouzet fait le tour du monde depuis 2 ans avec 3 enfants, Mattei qui a 9 ans, Vlad, 6 ans et Ilinka, 3 ans. Les parents s’appellent Dan et Marilena, ils sont franco-roumains.
La famille Parcé fait le tour des Amériques depuis 1 mois. Ils ont deux enfants, Apolline qui a 12 ans et avec qui on s’entend très bien et Nicolas qui a 10 ans.
Les Mériguet font le tour des Amériques depuis 1 mois aussi. Ils ont 2 enfants, Robin, 9 ans et Lola 6 ans qui ne disent que des gros mots.
On était très content de rencontrer enfin des familles avec des enfants. On les aime tous et ils sont très gentils.
On s’est baladé sur la plage et on a vu une baleine morte échouée sur la plage.
On a fait une sortie en mer sur un zodiac qui était beaucoup plus petit que le bateau qu’on avait pris en Nouvelle-Zélande pour voir d’autres baleines plus grosses. On s’est approché à 1 mètre des baleines et certaines sont passées sous le bateau. Marie a eu peur car on croyait qu’elles allaient retourner le bateau en remontant mais ce n’est pas possible car dès qu’elles touchent une matière comme le bateau, elles plongent profondément. Ce sont des baleines franches qui mesurent jusqu’à 9m. À cette époque, il n’y a que des mères avec leur bébé qu’elles continuent à allaiter. En général, la maman baleine n’a qu’un seul baleineau mais parfois si une maman meurt, une autre peut adopter un deuxième bébé. Pour éviter que ce soit toujours la même maman qui allaite deux bébé, le bébé adopté va boire le lait de plusieurs mamans différentes. Nous, quand nous sommes sortis en mer, on a eu la chance de voir une maman avec deux bébés. Les baleines ont des grosses taches sur le corps et la tête ce sont des callosités qui contiennent des petites bactéries qui les nettoient et les aident à cicatriser. Les callosités restent toute la vie à la même place sur la baleine et c’est ainsi qu’on peut les différencier.
Il y a un gros problème depuis quelques années avec les goélands de la péninsule Valdès car ils attaquent les baleines vivantes quand elles nagent à la surface et leur mangent la graisse directement sur le dos en leur faisant de gros trous qui peuvent s’infecter. Avant, les goélands ne mangeaient que les baleines mortes ou la peau morte qui flottait autour des baleines qui nageaient car les baleines muent.
Les baleines ont de longues « dents » très serrées qui s’appellent des faleines qui sont composées de la même matière que nos ongles. Ce sont de grands filtres pour laisser passer des petites crevettes et du plancton. Leur gosier est minuscule.
À Puerto Madryn à l’entrée de la péninsule, on est allé dans un écomusée qui était très bien fait. Dehors, il y a un énorme squelette de baleine et à l’intérieur on a bien aimé les faux pingouins et orques accrochés au plafond. Il y a aussi un bassin avec des étoiles de mer et des serpents d’eau.
À l’entrée, il y a une pièce spéciale avec, au lieu d’une porte, plein de fils tendus comme les dents de la baleine à travers desquels on doit passer pour aller à l’intérieur. C’est tout noir comme à l’intérieur du ventre de la baleine avec des galets par terre et on entend le chant des baleines.
Avec tout le groupe de Français, on est allé se balader sur la péninsule et on a vu des pingouins, des lions de mer. On voulait aussi voir des orques mais ce n’était plus la saison et on a cherché partout des tatous.
On a pris en stop deux françaises, Julie et Valérie, pour aller sur la plage de Pardélas. Elles sont profs de sport et font le tour du monde pendant 1 an. Elles étaient aussi très gentilles avec nous.
On est resté 1 semaine sur la péninsule Valdès et on est retourné au camping de Puerto Madryn .
Au camping de Puerto Madryn, on était avec tous les enfants et soudain on a vu une petite chienne blanche avec les poils ras. Elle avait une tique sur elle, ensuite on a vu un drôle de chien avec de très longs poils tout emmêlés et quand il marchait il y avait plein de petits cailloux ronds qui tombaient par terre. Papa les a ramassés avec une cuillère et les a mis dans un verre et quand on les retournait, ce n’était pas du tout des cailloux mais des énormes tiques toutes rondes avec des pattes. C’était vraiment dégoûtant !! Ensuite, on ne voulait plus que le chien nous approche et on le repoussait avec un bâton.
Ensuite, nous sommes partis le long de la côte.
À Punto Tombo, on a vu une énorme colonie de pingouins de Magellan. Ils sont un demi-million !!! Ils vivent sur la terre près d’une plage où ils font des nids pour pondre leurs oeufs.
C’était génial car ils font plein de maisons différentes, on appelait ça des HLM. Ils creusent des terriers dans la terre ou bien se cachent sous les buissons. Il n’y a pas beaucoup de végétation et chaque arbre est habité. Comme il n’y a pas de barrière, on pouvait aller partout au milieu des pingouins et ils nous mordaient les chaussures. Il y avait maximum 2 bébés par nid. Même s’il y avait un bébé mort, la mère le gardait dans le nid.
Quand, un pingouin nous regardait en penchant la tête de gauche à droite, ça voulait dire qu’il allait nous attaquer.
Les mâles font un bruit comme un gloussement comme s’ils se faisaient égorger. Les mâles couvent les œufs pendant que les femelles partent chercher de la nourriture en mer. Elles se bourrent de poisson et ensuite les régurgitent pour leurs bébés.
On a traversé la pampa qui est une vaste plaine toute plate avec des herbes toutes sèches et même pas un arbre. On a beaucoup conduit très longtemps et on a traversé des villes pas intéressantes.
On n’a pas trop aimé car on en avait déjà vu en Nouvelle-Zélande.
Margot a bien aimé car ce sont de très vieux arbres qui sont tombés quand ils avaient 3000 ans et qui se sont transformés en pierre au bout de plusieurs millions d’années. Ils ont gardé leur même couleur et leur même forme. Ce qui est amusant, c’est de savoir qu’avant c’était une immense forêt et que maintenant c’est le désert aride avec ces troncs tombés par terre.
Margot a vu pour la première fois un mara courir au loin. C’est un animal petit comme un agneau qui ressemble à un lapin. Bref, un agneau-lapin !
Marie a préférée le premier bois car on était avec les Mériguet et on s’est mieux amusé. On a dormi en dehors du parc au bord de la route et on a trouvé plein de bout d’arbre pétrifié et du quartz.
On a vu un bébé guanaco pas du tout farouche qui s’approchait très proche de nous. On a failli le caresser, il voulait jouer avec nous. Il était vraiment très mignon. On voulait l’adopter mais il avait déjà une maman !
On a fait une grande balade à marée basse sur la plage car on voulait voir la fameuse grotte creusée par la mer mais on est passé à côté sans même la voir car elle était effondrée. Ce n’était pas très intéressant.
Marie a fait une balade toute seule avec papa pour aller voir une colonie de pingouins. On a marché pendant 1 heure et ce n’était pas du tout la même ambiance que pour les autres colonies de pingouins qu’on avait déjà vues car ceux-là avait très peur de nous, ils s’enfuyaient dès qu’on arrivait ou nous couraient après et les bébés étaient beaucoup plus gros qu’avant et dix fois plus sauvages. J’ai trouvé ça mieux que les autres fois. On a même trouvé un crâne de guanaco par terre.
On a passé deux fois la douane, une fois pour quitter l’Argentine et une fois pour entrer au Chili. Tout s’est bien passé.
Au Chili, on est allé dans le parc naturel Pali Aike. Sur la route, on a vu un tout petit bébé guanaco pris dans les fils barbelés qui ne pouvait plus sortir et semblait très fatigué. Papa l’a aidé à se désemmêler mais la maman était juste à côté et comme elle semblait assez agressive, papa a pris des pierres dans sa poche ou cas ou elle voulait lui foncer dessus et lui donner un coup de tête dans les fesses. Le lendemain quand on est repassé, il n’était plus là, alors on s’est dit qu’il était vivant.
En arrivant au lieu du campement, on a vu une sorte de perruque blanche et marron courir dans l’herbe et s’en aller dans les rochers. La garde faune nous a dit que c’était un putois.
On était entrain de se balader dans la montagne quand papa a décidé de se mettre tout nu pour faire une photo comme « Golum » dans « Le seigneur des anneaux ». Comme on marchait sur de la lave dure, il s’est coupé le pied.
On va passer Noël et le Nouvel An toutes seules avec maman au camping d’Ushuaia car papa est parti 15 jours en France pour l’enterrement de la femme de papy, Odile et de la sœur de papy, Françoise. On est triste mais on ne peut pas rentrer car maman est enceinte de plus de 6 mois et les billets sont très chers.
On est quand même super content d’enfin arriver. Le paysage a beaucoup changé tout d’un coup, on était dans les montagnes. Margot était très contente car elle adore le froid et qu’elle savait qu’on allait retrouver les autres. Marie a trouvé le paysage très beau car ça ressemble beaucoup à la Nouvelle-Zélande qu’elle a adorée et en plus c’est bientôt Noël !
Au début quand on est arrivé au camping, il n’y avait personne. On s’est fait une copine argentine, Tamara, la fille du propriétaire du camping qui nous a montré sa super cabane dans la forêt.
Après, tout le monde est arrivé et en plus 3 nouvelles familles que l’on ne connaissait pas.
Les Le Sergent voyagent en camping-car depuis 2 ans et ont deux filles, Léa qui a 9 ans et Chloé qui a 14 ans.
Les « Anautica » qui voyagent dans un énorme camion depuis plus de 5 ans. Ils ont 2 enfants, Audrey, 15 ans et Titouan qui a 13 ans.
Une autre famille qui voyage depuis 1 mois en camping-car qui a deux garçons, Quentin, 11 ans et Benjamin, 8 ans.
Maintenant, les classes sont complètes. Ça va du CP jusqu’à la seconde ! On pourrait même ouvrir une école.
Tamara nous a trahies. On l’appelle maintenant Taranana car elle est hyper méchante avec nous et nous casse toutes nos cabanes. Dans la journée, on fait des cabanes, on joue au Uno et aux jeux de société dans la grande salle du camping car il pleut tout le temps. Il a même neigé et on a fait un mini bonhomme de neige. Eve passe son temps à se rouler dans la boue et à sauter dans les flaques et elle est de plus en plus difficile à supporter !
Pour Noël, on a mangé des crêpes, des bonbons et plein d’autres choses. Le Père Noël est venu nous voir, il nous a dit qu’il était très fatigué. C’est drôle car il a un pull de « yo » des banlieues, c’est-à-dire un sweater avec de grandes poches et une capuche. Il était très sympa et quand il est arrivé tous les enfants avaient un grand sourire. On en avait marre d’attendre car ce n’était jamais notre tour pour les cadeaux, c’était tour à tour « Robin ! », « Lola ! » et jamais nous. A chaque fois que le Père Noël sortait un cadeau de son sac, il demandait « c’est pour qui celui là ? » et à chaque fois, Eve disait « c’est pour moi ! ».
À la fin, on a eu nos cadeaux, Eve a eu un Ken (le mari de Barbie) et des Petshops. Marie a eu aussi un Ken et un Petshop autruche trop mignon et Margot a eu deux bracelets qu’elle adore.
Ensuite, le Père Noël est parti et Marie était un peu déçue de ne pas avoir vu les rennes.
Le Nouvel An était génial. On a fait une boum et tout le monde a dansé même Eve jusqu’à minuit.Olivier, le papa de Robin et Lola a pris sa guitare et a chanté une chanson qu’il a inventée sur Ushuaia. Eric, le papa de Chloé et Léa a même marché sur la grille du barbecue.
On s’est bien amusé et ensuite Apolline est venue dormir avec nous dans la caravane.
On est allé au musée mais ce n’était pas génial. C’était une ancienne prison pour les bagnards qui avaient un pyjama raillé jaune et bleu foncé et des chaînes aux pieds. On a dessiné. Ushuaia est la ville la plus au sud du monde et après il n’y a plus rien sauf de la glace.
Petit à petit, toutes les familles sont parties mais Dan et Marilena, les parents de Mattei, Vlad et Ilinka, restent avec nous jusqu’à ce que papa revienne.
Il commence à nous manquer et on a tous hâte qu’il rentre. En l’attendant, on lui fait de beaux dessins pour la nouvelle année.
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