Nous arrivons à Santiago la capitale du Chili.
En 5 mois nous avons parcouru 14 000 kilomètres et formé un triangle presque parfait Buenos-Aires/Ushuaia/Santiago (les deux capitales argentine et chilienne étant sur la même latitude).
Nous devons faire les papiers d’identité de Maud à l’ambassade de France. Eh non, elle n’aura pas la double nationalité franco-chilienne comme nous l’espérions car nous ne sommes pas résidents dans le pays. Dommage, cela aurait été un petit clin d’œil sympathique à notre voyage. Les démarches doivent prendre normalement 3 semaines et nous avons imaginé un moment aller à l’île de Pâques pendant ce temps mais nous avons finalement abandonné l’idée devant les prix exorbitants des vols et des hôtels sur place.
Sur recommandation de nos amis les Parcé, nous allons au camping Don Yayo à Isla de Maipo à 40 km de la capitale. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, nous ne sommes pas du tout sur une île mais en pleine campagne. Ici à Santiago, les campings sont immenses et les Santiagueños y viennent surtout à la journée pour profiter des aires de pique-nique immenses, des piscines et des lagunes naturelles. Certains restent dormir 1 ou 2 nuits dans des tentes et on voit très peu de camping-cars chiliens. Ce n’est pas du tout le même concept qu’en Europe mais les campings sont tout aussi fréquentés, surtout le week-end. Nous sommes au tout début de l’automne et hors vacances scolaires, nous avons donc le camping pour nous seuls pendant la semaine alors que le week-end est un peu animé.
Nous rencontrons Francisco et Léo avec leurs deux garçons du même âge que Marie et Margot. Nous sympathisons dans la piscine et les invitons le lendemain dimanche à participer à la fête d’anniversaire que nous organisons pour les 12 ans de Margot. Depuis que nous avons quitté Puerto Varas et que nous nous sommes séparés des autres familles françaises, nous rencontrons beaucoup de Chiliens. Ils nous parlent spontanément, nous saluent aux feux rouges, s’arrêtent pour nous parler et nous invitent volontiers chez eux.
Bien sûr, nous organisons un asado. Nous avons aussi invité Ricardo, notre ami Chilien rencontré à Pucón avec ses neveux et leurs enfants. C’est à cette occasion que nous faisons aussi la connaissance d’Ana Maria, la compagne de Ricardo. Contrairement à Ricardo, elle ne parle pas français mais les enfants l’adorent et n’ont aucun problème à communiquer en espagnol avec elle. Eve apprend très rapidement à dire « maquillage, rouge à lèvre ou bien encore vernis à ongle » et sait très bien se faire comprendre. C’est une vraie Barbie.
Ce camping est un vrai paradis pour les enfants qui grimpent aux arbres, descendent et remontent mille fois les toboggans de la piscine ou bien font du kayak dans la lagune, tout ça dans une eau glaciale qui vient directement de la rivière.
Margot change beaucoup en ce moment, elle quitte rapidement l’enfance et entame son adolescence qui est un peu trop précoce à notre goût. Les « jeux de bébé » ne l’intéressent plus du tout et elle nous demande une tablette graphique pour son anniversaire. C’est un instrument génial qui permet de dessiner sur ordinateur que nous avons découvert grâce à nos amis architectes et graphistes Dan et Marilena.
Au bout de quelques jours, alors que le camping est de nouveau désert, qui voyons nous arriver ? Nos copains les Parcé qui remontent eux aussi de Puerto Varas à 30 km/h car ils ont ENCORE des problèmes mécaniques avec leur camping-car Arca pourtant tout neuf. Ils mettront 3 semaines à obtenir de France la pièce défectueuse et à faire réparer leur maison sur roue tout en étant obligés de louer des appartements meublés pendant que le camping-car est au garage. Enfin, ils prennent tout cela avec beaucoup de philosophie à la plus grande joie de Margot et Marie qui retrouvent leurs copains Apolline et Nicolas.
Plus tard, la famille Anautica nous rejoint aussi pour quelques jours et nous faisons aussi la connaissance d’une nouvelle famille française (eh oui, encore une !) « les Cabougnot » qui rentrent bientôt en France après un tour des Amériques de 2 ans.
C’est donc tous ensemble que nous organisons Pâques et la fameuse chasse aux œufs. Nous cachons quelques 400 petits œufs et quelques gros partout autours des véhicules, sous les roues, dans les pare-chocs, dans les herbes… C’est l’orgie !
Nous visitons un peu Santiago qui est une ville étendue. Le centre est assez agréable avec de beaux bâtiments mais il y grouille à toute heure de la journée une foule dense qui nous empêche pratiquement d’avancer avec la poussette. Le musée d’Art précolombien est magnifique. Nous comprenons un peu mieux la culture des Indiens Mapuches. Même si contrairement au Pérou et à la Bolivie, le Chili et a fortiori l’Argentine, ont perdu leurs traditions et leur folklore, le pays recense quand même plus d’un million d’habitants d’origine indienne sur une population totale de 16 millions.
Nous visitons aussi le MIM, musée interactif des sciences pour les enfants, qui les occupe une bonne après-midi.
Toutes ces visites se font très simplement avec Maud dans la poussette. Elle est très facile, s’endort sans problème, mange bien et pousse à vue d’œil. Heureusement car, comme dit Greg, on n’aurait pas pu supporter une deuxième Eve ! Celle-ci, après une surprenante accalmie d’un mois suite à la naissance de sa petite sœur, est redevenue l’Eve hyperactive, difficile mais aussi attachante et drôle de toujours qui nous soutient mordicus que « ça l’occupe » est un gros mot (ce qui montre bien l’étendue de son vocabulaire d’injures à 3 ans et demi !!).
Ricardo décide de nous faire visiter la ville de Valparaiso à 2 h de route au nord de Santiago. Nous partons donc tous les 8 avec Ricardo et Ana Maria dans notre camion pour la petite station balnéaire de Maitencillo près de Valparaiso où la sœur de Ricardo possède une petite maison de vacances. C’est une maison très agréable dans un condominium qui fait face à la mer. Margot et Marie sont ravies de dormir séparément chacune dans une vraie chambre, de pouvoir cuisiner dans une vraie grande cuisine, de se doucher dans une vraie salle de bain. Et comble de la joie, une famille de chats s’est installée sur la terrasse de la maison. Les filles passent leur temps à jouer avec les chatons de quelques semaines au grand malheur de Greg qui lutte courageusement contre ses allergies.
Valparaiso est une ville très étonnante qui ne ressemble nullement aux autres villes chiliennes ni aux villes argentines que nous avons traversées jusque là. Elle nous séduit tout de suite par son côté un peu fouillis, un peu artiste. Pour une fois, c’est une ville qui a du caractère avec une atmosphère très particulière. Le centre ville, qui possède quelques beaux bâtiments, est plat et entouré de collines où se trouvent de belles maisons, des petites ruelles escarpées, des belvédères avec une jolie vue sur la mer. On y accède par plusieurs funiculaires qui donnent à l’ensemble un petit air de Montmartre. Les étudiants en art y viennent faire des croquis et les artistes laissent libre cours à leur créativité sur les murs tagués. On y fera d’ailleurs une série de belles photos.
La ville de Viña del Mar à côté est beaucoup moins intéressante. On n’y fera que du shopping.
Les formalités administratives avec l’ambassade de France se passent bien et on obtient facilement le passeport de Maud en temps et en heure, le plus difficile ayant été de faire les photos d’elle la tête droite et les yeux ouverts, ce qui relève du défi avec une bébé de 15 jours et nous a valu une crise de fou rire chez le photographe.
Nous nous servons du camping de l’Isla de Maipo comme d’une base pour rayonner autour de Santiago. Après Valparaiso, nous allons passer une journée dans les Andes pour aller aux baños de Colina. Il faut différencier les « termas » et les « baños ». Dans les deux cas, on peut se baigner dans des sources chaudes mais alors que les premières sont aménagées avec des piscines carrelées de différentes températures avec toutes les commodités (douches, restaurant, abords paysagés…), les « baños » sont naturels, à flanc de montagne sans aucun aménagement qui défigure la nature. Nous roulons près de 3 heures et grimpons dans la montagne. Les paysages sont magnifiques, bruts et désertiques. Nous laissons la caravane dans le village où nous avons dormi et continuons les derniers kilomètres uniquement avec le camion sur une route de terre défoncée. Nous croisons plein de camions qui font des allers- retours aux mines de minerai de ces montagnes pelées. Nous sommes à plus de 2 000 m d’altitude. Brutalement, nous sommes arrivés aux bains, rien dans le paysage ne nous le laissait présager. Tout autour de nous n’est que roche rouge et aride. Il faut emprunter un petit sentier sur quelques dizaines de mètres pour arriver à la première piscine naturelle qui est ourlée de roche calcaire très blanche. L’eau est turquoise. Une cabane rudimentaire nous permet de nous mettre en maillot de bain. En tout, il y a 7 piscines en cascade avec de l’eau de plus en plus froide au fur et à mesure que l’on descend. Il y a très peu de monde. L’endroit est absolument féerique. Nous nous asseyons dans l’eau à 40 degrés face à une chaîne de montagnes d’une beauté à couper le souffle. On a vraiment l’impression d’être au bout du monde. Le vent est légèrement froid ce qui augmente d’autant plus le plaisir de s’immerger dans l’eau bien chaude. On se fait des masques de boue réputée soigner les douleurs articulaires. On respire à fond l’air pur, il n’y a pas un arbre à la ronde. Que du bonheur !
Voilà 4 semaines que nous sommes à Santiago, les Parcé ont fait réparer leur camping-car, nous avons le passeport de Maud et il est temps de repartir. Nous quittons Jaime et Jaime, père et fils, propriétaires charmants du camping qui ont été aux petits soins avec nous tout le temps, prêtant des vélos aux enfants, toujours prêts à nous aider. Les enfants regretteront la piscine, les kayaks et un minuscule bébé chaton abandonné qu’ils nourrissaient chacun à leur tour au biberon. Nous faisons nos adieux émus à Ricardo que nous reverrons sûrement un jour en France où nous aurons l’occasion de lui rendre son invitation.
Nous nous sommes faits vacciner contre la fièvre jaune et avons acheté de la crème anti-moustique efficace pour nous protéger de la dingue qui sévit en ce moment dans le nord de l’Argentine, en Bolivie et dans le sud du Brésil. Bien sûr, nous entendons aussi parler de la fameuse grippe porcine qui fait soi-disant rage au Mexique, mais pour l’instant cela ne nous inquiète pas trop.
Nous quittons donc le Chili pour un moment et retournons en Argentine pour visiter le nord que nous ne connaissons pas encore.
Isa
je vous deteste :)
vous avez pas le droit de nous faire ca.
ici il pleut et le RER est en panne :)
style tjs aussi enlevé et photos à tomber !!!
elle pousse cette belle famille.
Rédigé par : step by steppe | 07 mai 2009 à 12:51
Vos filles sont magnifiques, vos rencontres sont toujours étonnantes, les paysages laissent sans voix... Prenez soin de vous et continuez votre rêve.
A bientôt !
Rédigé par : Anne Lise Lebrun | 06 mai 2009 à 22:49