Ah, l’Albanie ! On ne peut pas rester insensible à ce pays si contrasté.
Il faut dire que l’on est arrivé à Tirana, la capitale, en pleine nuit sous la pluie. Nous avons eu une vision apocalyptique de la ville, le visage collé aux vitres alors que les enfants dormaient, insouciants, à l’arrière.
D’abord, il n’y a aucun éclairage public d’aucune sorte en Albanie, que ce soit en rase campagne ou en pleine ville. Alors, évidemment, ça n’aide pas pour éviter les ânes, les gens ou les mobylettes qui viennent à contresens ! Ensuite, les routes sont dans un état pitoyable. Il y a des nids de poules énormes, rien qui ressemble à un trottoir, du bitume de temps en temps sinon des cailloux et beaucoup, beaucoup de poussière. Il y a tellement de poussière que les laveurs de voitures fleurissent tous les 100 m au bord de la route avec leur Karcher et proposent leur service pour quelques euros. Il en va de même pour les vendeurs d’enjoliveurs de voitures. Il faut bien que les routes défoncées profitent à quelqu’un.
Tirana est une ville récente, sans belle architecture, très moche et qui ne ressemble à rien. En plein centre ville, derrière l’Hôtel International ( à 250 euros la nuit tout de même ) nous nous sommes fourvoyés dans un terrain vague avec des carcasses de voitures abandonnées et des montagnes d’ordures. En pleine nuit, à la recherche d’un hôtel accueillant, c’est flippant !
Mais le lendemain, à la lumière du jour, c’est toujours aussi sale mais moins effrayant.
Nous avons fui la capitale rapidement pour nous aventurer plus profondément dans le pays. C’est très agricole avec des vaches en liberté au milieu de la route, des ânes bâtés portant leur fardeau et des chèvres broutant l’herbe au milieu des déchets.
Les paysages sont somptueux. Les montagnes sont couvertes de champs d’oliviers à perte de vue, les plages sont désertes avec une mer transparente et turquoise.
Tout cela serait paradisiaque si ce n’était la saleté omniprésente. Ici, on est à mille lieux de parler d’écologie. La moindre rivière sert de décharge à des centaines de sacs-poubelle qui s’envolent allègrement au moindre coup de vent.
L’infrastructure hôtelière est insuffisante, mais nous avons quand même trouvé des hôtels très agréables et de bonne qualité au bord de la mer avec piscine à des prix défiants toute concurrence alors que le lendemain nous nous retrouvions dans un bouge minable. C’est ça l’Albanie, on peut trouver le meilleur comme le pire.
Les plages sont sales et mal entretenues (Eve se gave de mégots de cigarette).
Nous n’avons pas de guide touristique et d’ailleurs rien n’est fait pour faciliter le tourisme (pas un panneau indiquant les sites à visiter, direction très difficile à trouver et pas de centre d’information). Nous avons quand même réussi à dénicher une carte assez bien faite dans un hôtel et les gens nous renseignent toujours gentiment. Il y a de quelques beaux sites antiques d’influence grecque ou ottomane. Nous n’en visiterons que très peu, chaque visite étant à chaque fois une véritable expédition de plusieurs heures sur des routes défoncées et nous comptons sur la Grèce pour nous combler en monuments et autres sites d’exception.
La conduite demande un effort d’attention constant et nous sommes pas mal secoués ce qui fait bien rire les enfants. C’est donc assez fatigués que nous quittons le pays au bout de quelques jours en promettant aux filles du repos, des belles plages et un dauphin gonflable en Grèce.
La frontière avec la Grèce fait peur. C’est la première fois que nous voyions un tel no man’s land de barbelés, de grillages et de hauts murs . Nous faisons la queue, les contrôles sont sévères et les douaniers pas sympas du tout. Alors que nous attendons, nous sommes assaillis par des gypsies quémandant de l’argent. Il y a beaucoup d’enfants. Nous ne comprenons pas où ils peuvent bien vivre, il n’y a pas de maison, pas d’eau. Finalement, nous cédons à leurs demandes lancinantes en leur donnant du chocolat. C’est l’euphorie.
Isa.
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