Après un faux départ qui nous y reconduisit, nous quittons Perth et entamons la grande boucle de 15 000 km au moins qui nous attend sur ce pays continent.
Cap vers le Nord en longeant la côte sur l’unique route (la numéro 1) qui fait tout le tour de l’Australie.
Dès les premières étapes, les paysages nous ravissent : à notre gauche une côte découpée, des eaux bleu turquoise, des plages de sable blanc et fin, à notre droite une immensité de bush australien à la terre rouge brique et à la végétation vert-de-gris.
Le panorama est époustouflant, et l’immensité qui se dégage vertigineuse.
Je remarque que les étendues terrestres sont telles que l’œil n’est attiré par rien : à perte de vue un tapis plat et infini d’arbustes sur une terre quasi désertique.
C’est la première fois que j’observe l’horizon et la courbure de la terre autrement qu’en regardant l’océan.
Autre constat, on se sent bien seul sur les routes d’Australie. Quel contraste par rapport à l’Inde ! Les routes sont rectilignes, en parfait état et l’on ne croise pratiquement personne.
Sur les bas-côtés, nous remarquons ça et là quelques cadavres de kangourous heurtés à la nuit tombée ou au petit jour par quelque automobiliste ou plus sûrement par un « road train » roulant à bon rythme.
Les « road trains » sont des camions gigantesques tirant 2, voire 3, voire 4 remorques équivalentes à nos 38 tonnes. Des monstres d’acier de 120 tonnes roulant nuit et jour sur les immenses lignes droites du pays.
Leur avant est équipé d’une « bull bar », sorte de pare-buffle démesuré qui leur permet de passer à travers n’importe quel obstacle qui se mettrait sur leur route.
Il n’est pas si rare de voir également sur le bord de la route des cadavres de vaches qui ont eu la mauvaise idée de venir se réchauffer les sabots sur l’asphalte des routes.
Assez régulièrement, nous trouvons des aires de repos sur lesquelles nous bivouaquons pour la nuit. La plupart d’entre elles sont équipées de barbecues libre-service au gaz et de toilettes sèches. Tout est nickel, bien pensé, bien indiqué, un vrai bonheur.
La nature est omniprésente. Partout, les perroquets blancs ou roses et les kangourous viennent nous saluer au petit-déjeuner. Même sauvages, ils s’approchent pour venir chercher de la nourriture dans notre main tendue. Par milliers, ce sont d’étonnantes termitières qui se dressent dans l’immensité du bush. Certaines sont plus grandes que nous et ressemblent étrangement aux maisons troglodytes de la Cappadoce en Turquie.
Bien sûr, ce décor idyllique a son revers. Le début de notre périple a été marqué par les invasions de fourmis volantes ou de mouches voraces. Il est inutile de résister à leurs assauts et nos promenades se transforment souvent en une chorégraphie de moulinets de bras, en vain.
Après Perth, les petites villes que nous traversons n’ont aucun intérêt et son assez sinistres pour la plupart. Elles sont souvent spécialisées autour d’une unique activité (la pêche aux crevettes, la pêche aux écrevisses ou encore l’exploitation minière…). Nos arrêts sont en fait dictés par le besoin de refaire les pleins d’eau, de gasoil ou de nourriture.
Le soir, la voie lactée s’offre à nous, sublimée par l’absence de toute lumière parasite à des dizaines de kilomètres à la ronde.
C’est dans ce décor de rêve que nous progressons jour après jour, sans voir le temps passer.
Tout est simple et facile dans ce pays et cela contraste avec l’Inde qui reste gravée dans nos esprits.
Nous passerons ainsi quelques jours dans le désert des Pinacles à nous émerveiller sur les concrétions calcaires qui surgissent du sol désertique.
Nous nous attarderons également assez longuement dans un camping sans aucun équipement, les roues dans l’eau transparente, à l’abri d’une anse de côte à l’état sauvage : 14 miles camp. Ce camping très peu connu n’est accessible qu’après avoir effectué une vingtaine de kilomètres de piste chaotique, mais la peine fut largement récompensée ! On ne fera rien pendant 5 jours si ce n’est contempler l’océan pendant des heures durant.
Nous séjournerons aussi à Monkey Mia pour profiter du spectacle quotidien des dauphins sauvages qui viennent manger quelques poissons au bord de la plage sous l’œil jaloux des pélicans qui repartent bredouilles.
Arrivés à Tom Price, la plus grande exploitation de minerai de fer d’Australie, nous nous rendons compte que notre caravane a mal supporté les « dirt roads » australiennes qui ont donné le coup de grâce à un châssis déjà mal-en-point après les différents pays que nous avons traversés.
Je pars à la recherche de quelques artisans soudeurs pour la remettre sur pied. La tâche n’est pas simple, et c’est à la nuit tombée que j’ai rendez-vous avec Bret, le meilleur soudeur de la région pour un diagnostique. Bilan, il faut renforcer la structure métallique et refaire intégralement l’essieu. Je profite de ce contact providentiel pour faire recouvrir le toit et les bas de caisse de la caravane de plaques d’aluminium qui la protégeront ainsi des pierres et des intempéries.
Pendant ce temps, nous partons à l’assaut du parc naturel de Karijini où nous effectuerons les plus belles balades de notre voyage au fond de gorges accidentées arrosées de cascades et autres piscines d’eau douce et transparente.
A plusieurs reprises nous retrouvons Aydan, un Irlandais de 45 ans qui effectue un tour d’Australie en camping-car pour une durée indéterminée.
Nous nous lions d’amitié avec lui et effectuons quelques marches en sa compagnie.
Les filles sont folles de joie et passent des heures à discuter dans son énorme camping-car 5 places pour lui tout seul. Elles sont aux petits soins et n’ont d’yeux que pour lui.
Il faut dire qu’il leur rend bien : il est patient, drôle et sait captiver leur attention en leur racontant ses aventures de voyages en Asie du sud-est ou ailleurs.
Nous sommes scotchés à Tom Price pour attendre que notre caravane soit retapée et nous promettons à Aydan de le prendre avec nous pour un périple sur une piste 4x4 dans le Kimberley. En attendant de le retrouver, nous avons tous les matins droit à « l’où Aydan ? » de la part d’Eve qui est impatiente de le revoir.
Notre inactivité forcée à Tom Price nous permet de faire les révisions d’été avec Margot et Marie en prévision de la rentrée de septembre. Isa de son côté passe le plus clair de son temps à faire des machines afin de nous débarrasser de la terre rouge qui s’est incrustée sur nos vêtements et dans nos draps. Entre deux, elle étraîne sa machine à laminer en plastiquant les centaines de photos que nous avons développées à Perth.
Cet album robuste permettra aux petites de se remémorer les différents pays qu’elles ont visités et nous permettra également d’échanger des informations avec les nombreux voyageurs que nous rencontrons au fil de l’eau.
Greg
Chers Isabelle Gregory et famille
As I write this in Rue Charles Despeaux
Chatou I can see your house from the
window . All is well with it and you have
chosen quiet neighbours for us. !
Quel aventure and " chapeau " for the
presentation and I must admit I have
been late logging in but now I am on line
I will continue to read all.
It is over 15 months since you organised the street party to celebrate
your leaving . Time flies . The only advice
I can give you is not to rush back make the
most of the life experience.
We have many Ausralians in France at the moment for the world rugby . They are
normally good fun and well behaved . better
than the English. !
We are both well with Dominique in an over
demand for her guided trips of Paris.
I recently profited from her schedule to
visit Lebanon . A small experience compared
to yours but I was able to get down to the
Israeli border and see the Hezbollah
for myself.
We shall continue to follow your " road show " and à bientot on line
Have a "fosters" for us
Kind regards
Nigel and Dominique Atkins
Rédigé par : Nigel and Dominique Atkins | 23 septembre 2007 à 20:01
Salut les cocos et bon anniversaire!
Croyez que je comprends (un peu) mieux, en dépaysement, ce que pouvez vivre maintenant que j'ai passé dix semaines à m'occuper de l'équipe parlementaire australienne de rugby pour la coupe du monde des parlements. C'est vrai qu'on croirait un peu voir des américains mais en sympas et attentionnés... (amis américains si vous nous lisez, on vous salue)
Ce fut en tout cas une expérience passionnante et tellement différente du train-train quotidien que je redoute un peu lundi prochain (ouf l'adaptation à la crêche d'Arthur m'a laissé une semaine de répit)!
Comme il y a longtemps qu'on ne vous a pas fait signe j'en profite pour dire que ce que vous vivez est beau, que vos photos sont belles, que vos filles sont belles et que même vous... non faut pas déconner quand même, vous vous êtes vieux et décrépis comme nous (bien que beaucoup plus bronzés) mais on vous aime quand même.
Bref, continuez à nous faire rêver, nous qui sommes bloqués à Paris (Elise retourne à la fac pour passer d'autres concours).
Sinon, Pierre est toujours à Dakar quand il n'est pas en réunion à droite à gauche, et Marion part bosser dans un centre équestre en Martinique.
Bises et bon courage tout de même...
Pierre
Rédigé par : Pierre & Elise | 12 septembre 2007 à 21:52
Bonjour,
Je suis en France, en Lozère plus précisement, et je viens d'ouvrir votre site. C'est magnifique !
Votre périple m'intéresse particulièrement car nous ( Olivier, mon compagnon, Hélian 3 ans et Mona 9 mois) pensons partir à l'étranger (septembre 2008) et le fait de partir avec des enfants nous freine un peu. Surtout les vaccins!
Ce n'est pas trop pesant d'être constamment tous ensemble ?
Et au niveau financier, pouvez vous nous donner quelques idées de budget ?
J'imagine que vous vous régalez dans les Northern Territories à l'heure qu'il est!
Arrêtez vous à Katherine, il y a une source d'eau chaude merveilleuse et des tortues dans la rivière!
Angèle
Rédigé par : Angèle Baril | 06 septembre 2007 à 23:18
c'est bon d'avoir 3 notes d'un coup.
Mais j'ai beau creuser, j'arrive pas à trouver des photos de vous crado, en sueur et sans douche depuis des semaines :-)
ce doit etre votre aventure et cette belle echappee que vous construisez ensemble. autant dire que ca me fait du bien après avoir rattaqué le monde du travail après 2 ans off. Allez on va pas se plaindre ...
Des baisers, merci pour les news
les stepbysteppe
Rédigé par : stepbysteppe | 24 août 2007 à 15:53
Bravo, toujours aussi interessants vos récits et aussi jolies vos photos !
Pour les fonds coralliens, la lumiére du soleil en eaux peu profondes écrase toutes les vraies couleurs !!
Les couleurs - tres diverses et tres contrastées - n'apparaissent vraiment avec leur splendeur qu'à partir de - 10 métres...
Quel dommage que vous ne puissiez pas - ou que vous ne vouliez pas - profiter des massifs coraliens australiens, parmi les plus beaux du monde et qui attirent des plongeurs de partout !
Faites au moins des ballades avec des palmes, un tuba et de simples goggle..
Bref, dans ce contexte, mettez au moins la tête sous l'eau !!!
Rédigé par : Bernard et Sophie depuis ... Perros Guerrec | 21 août 2007 à 21:02
Bon anniversaire. Nous aussi en sommes à un an de voyage, mais seulement avec six pays traversés...
Vos récits sont simplement captifs et plein de vie.
Bravo, on se croisera peut-être sur la piste.
Marc et hélène depuis Djibouti.
Rédigé par : Marc et Hélène sur Bucéphale. | 21 août 2007 à 14:07