Départ d'Australie
Ça y est, on quitte enfin l’Australie après y être resté 10 mois (de juin 2007 à avril 2008). Nous l’avons explorée en long, en large et en travers depuis Perth en remontant vers Darwin, en redescendant par Ayers Rock jusqu’à Adélaïde puis le long de la côte Est en passant par Melbourne, Sydney, Canberra et Brisbane.
Nous avons tout aimé avec cependant une petite préférence pour la Western Australia avec sa terre rouge et aride et ses paysages de bush à perte de vue.
Nous prenons l’avion depuis Brisbane pour la Nouvelle-Zélande où nous resterons deux mois.
Les sacs à dos sont bouclés, la caravane et le camion récurés, rangés et garés pour quelques mois dans un entrepôt en attendant d’être envoyés en container par bateau en Amérique du Sud au mois d’octobre prochain.
Nous allons donc nous séparer de nos maisons sur roues pendant 6 mois (2 mois en Nouvelle-Zélande où nous louerons un camping-car sur place, puis 2 mois et demi en Asie du sud-est avec nos sacs à dos et enfin 1 mois et demi en France pour saluer la famille et les amis.)
Notre confort nous manquera sûrement un peu et Marie, émue, embrasse la porte de la caravane ainsi que son lit avant notre départ.
La Nouvelle-Zélande
Nous arrivons par avion à Christchurch, la capitale de l’île du sud mi-avril. C’est l’automne dans l’hémisphère sud. Nos corps habitués à la chaleur australienne mettent 2 à 3 jours à s’adapter à ce brusque changement de température. Il fait 16 degrés, le paradis, mais nous nous attendons à des températures beaucoup plus fraîches dans le sud de l’île.
Nous avons loué un camping-car « Pacific Horizon » pour deux mois. Nous aurions préféré voyager avec notre propre van et caravane, mais le prix prohibitif du shipping par bateau nous en a découragé. Notre nouvelle maison est un gros veau de 6m50 de long avec 3 lits doubles transformables en banquettes, des grandes fenêtres partout avec une cuisine et un petit coin salle d’eau. C’est confortable et nous y sommes bien… à l’arrêt. Quand on roule, c’est une autre histoire. Tout vibre, les tiroirs s’ouvrent, les casseroles entre en concert et un vent glacial pénètre par toutes les ventilations. Le camion, un Mitsubishi, n’est pas non plus très agréable à conduire et le moteur est bruyant. Ce n’est pas le confort de notre van Mercedes, mais nous sommes heureux d’avoir un grand espace à vivre et de dormir, pour une fois, tous ensemble.
À peine arrivés, nous avons déjà rendez-vous avec Ingrid et Bernd, nos amis allemands rencontrés en Australie. Nous les retrouverons dans le parc national d’Abel Tasman, tout au nord de l’île. En chemin, nous nous arrêtons à Kaikoura, petite station balnéaire, mondialement connue comme étant un lieu privilégié pour l’observation des baleines. Un phénomène géologique intéressant explique pourquoi ces énormes cétacés s’approchent si près des côtes spécialement à cet endroit. Une énorme faille sous-marine de plusieurs milliers de kilomètres relie en effet le large de l’Indonésie à la Nouvelle-Zélande et fonctionne comme une autoroute de courants chauds, riches en plancton et nutriments.
Il suffit de monter à bord d’un bateau et de naviguer 15 minutes pour soudainement se trouver au-dessus de la faille, un abysse de 800 mètres de profondeur. Les baleines sont repérées par hélicoptère. En moyenne, elles remontent à la surface toutes les heures pour respirer. Il faut donc être là au bon moment. Le bateau s’approche à 50 mètres de la baleine qui nage à la surface. On la discerne difficilement et on ne se rend définitivement pas compte de sa taille exceptionnelle sauf quand soudain elle plonge majestueusement ne laissant dépasser de l’eau qu’une énorme queue de plusieurs mètres d’envergure qui s’enfonce doucement dans l’eau laissant derrière elle une mer d’huile crée par la dépression. C’est un moment magique et plein d’émotion. Nous aurons la chance de voir 3 baleines plonger sous nos yeux pendant l’excursion.
Le parc national Abel Tasman est une pure merveille. C’est le parc le plus visité de l’île du sud et nous nous félicitons de venir à l’automne et non pas en été quand des hordes de touristes de tous pays arpentent les sentiers côtiers. Nous devons prendre un bateau taxi 3 jours d’affilés pour profiter au maximum de toutes les balades. Les filles sont folles de joie de bavarder avec Ingrid, toujours joyeuse et de bonne humeur, et s’enfilent 5 heures de promenade par jour sans broncher. Nous découvrons les paysages typiques de Nouvelle-Zélande : la montagne qui se jette dans la mer, un subtil mélange de Massif Central et de Bretagne. La végétation est superbe, un mélange d’arbres, de fougères arborescentes et de phormium, cette grande herbe au feuillage ligneux allant du vert au rouge profond. Un grand bol d’air pur.
Nous voyons nos premières otaries qui semblent nous saluer de leurs nageoires et sommes suivis par un groupe de 25 dauphins qui se lancent dans une course-poursuite effrénée avec notre bateau taxi. Nous ramassons des moules aussi grosses que la paume d’une main à la coquille ourlée de vert fluo. Elles s’avèrent immangeables tellement elles sont caoutchouteuses et mettent des heures à s’ouvrir dans le vin blanc !
Nous quittons nos amis allemands que nous retrouverons sûrement l’année prochaine en Amérique du Sud.
Nous allons faire le tour de l’île en redescendant le long de la côte ouest et remonterons la côte est pour prendre notre ferry dans 5 semaines pour l’île du nord.
Comme nous sommes en automne, il pleut en moyenne un jour sur trois, mais cela ne nous dérange pas. Le paysage est toujours beau où que nous allions, très montagneux avec des champs immenses avec bien sûr des moutons à perte de vue mais aussi beaucoup de vaches, apparemment plus rentables et de plus en plus de daims élevés pour leur viande. Les troupeaux sont gigantesques et les fermes très éparses. L’île du sud est moins habitée que l’île du nord et l’ensemble de la Nouvelle-Zélande ne compte que 4 millions d’habitants pour 40 millions de moutons !
Nous sommes emballés par nos premiers contacts avec la Nouvelle-Zélande, par la beauté du paysage, la pureté de l’air, le rapport des gens avec la nature. Pour la première fois, c’est un pays où l’on pourrait venir s’installer.
Nous découvrons des nouveaux animaux tous les jours, les otaries et leurs bébés qui tètent leurs mères au cap Foulwind, des lions de mer que nous dérangeons dans leur sieste sur les plages des Catlins et qui se mettent à nous courser, des Albatros majestueux de la Péninsule d’Otago au sud de l’île, des pingouins bleus ou ceux aux yeux jaunes protégés et très rares que l’on doit observer cachés dans des huttes au bord des plages de la côte est et, bien sûr, les fameux kiwis qui non seulement ne sortent que la nuit mais sont en plus en voie d’extinction.
Nous les observons dans des zoos, boules de plumes avec un long bec et deux courtes pattes qui courent en tous sens dans des enclos sombres.
Le kiwi, oiseau ou fruit, n’est pas le symbole du pays pour rien, comme disent les zélandais « Attrapez un kiwi, coupez lui la tête et les pattes, rasez-le et vous obtenez… un kiwi ! »
Nous faisons principalement du camping sauvage. Un jour nous nous réveillons face à la mer, le lendemain face à la montagne. Les endroits sublimes où camper ne manquent pas.
Il commence à faire froid. La nuit nous coupons le chauffage et dormons avec nos pulls et nos chaussettes sous deux couettes. Les premières neiges recouvrent le sommet des montagnes.
Les glaciers Fox et Franz Joseph sont magnifiques, la rivière charrie de gros glaçons, les filles s’amusent à escalader les rochers et la glace bleue scintille au soleil. Il est interdit de se promener sur le glacier sans guide et les randonnées sont trop longues et périlleuses avec Eve.
Nous gardons cette expérience pour un autre jour, quand on sera à la retraite sans enfant !
La Nouvelle-Zélande est connue aussi pour ses sports extrêmes, kayak, canoë, descente en chute libre, quad, rafting… Vu le froid, tous ces sports nous sont interdits, enfin, presque tous….
À Queenstown, capitale des activités de plein air, la courageuse Margot décide de tenter un saut à l’élastique de 44 m de haut depuis un vieux pont au-dessus d’une rivière. Le Bungy Jump, comme on l’appelle ici a été inventé dans les années 80 et mis à la mode par un certain AJ Hackett Bungy. Souvenez-vous, le fou furieux qui avait sauté au nez et à la barbe des gendarmes depuis Tour Eiffel en 1987 avec un simple élastique, c’était lui.
Le centre de Wakarau est une vraie usine qui fonctionne à plein régime en été avec jusqu’à 300 sauts dans la même journée.
En ce moment, c’est calme. Margot est sûre d’elle mais une fois harnachée au bord de la planche, elle a peur et refuse de sauter. Heureusement, Helen, une jeune animatrice de l’équipe se propose de sauter en tandem avec elle car ses deux parents, trop trouillards ne veulent pas quitter la terre ferme ! Cette fois, c’est la bonne. Margot n’a pas le temps de réfléchir et plonge la tête la première dans le vide. Mon cœur saute dans ma poitrine et j’ai sûrement plus peur que ma fille. Un canoë pneumatique la récupère tête en bas à quelques centimètres de la surface de l’eau. Elle est heureuse de son exploit et redemande immédiatement à recommencer. Apparemment, ça lui a plu.
La pauvre Marie, quant à elle, n’a pas pu sauter car elle n’a pas l’âge et n’a pas encore atteint le poids minimum de 35 kg. Elle est déçue, mais c’est sûr, essayera dans quelques années.
Nous visitons les fjords somptueux de Milford Sound en bateau et nous réjouissons encore une fois de ne pas être en pleine période estivale. Les filles se lassent un peu de toutes ces visites et restent dessiner à l’intérieur. Il faut dire que depuis que nous sommes en Nouvelle-Zélande, le rythme est soutenu. Nous roulons plus qu’en Australie et enchaînons les visites.
Heureusement, dans la région des Catlins tout au sud, il n’y a rien à faire sinon se balader sur les plages et jouer à se faire peur avec les énormes et monstrueuses algues échouées sur le sable.
Nous pensions que la visite de l’usine de chocolat Cadburry de Dunedin allait amuser les filles. Ça a été tout le contraire, nous sommes ressortis les poches pleines de barres chocolatées immangeables et avec une sérieuse envie de vomir ! Et dire qu’il se vend quelque 40 millions d’œufs en chocolat pendant les fêtes de Pâques et ce pour l’unique consommation des Zélandais. Ça fait tout de même 10 œufs par personne tout âge confondu.
Les pauvres, et dire qu’ils n’ont même pas la possibilité d’aller dans une petite confiserie artisanale acheter des aiguillettes à l’orange, des chocolats fourrés à la liqueur ou autres coussins Lyonnais !
Pour se remettre de nos émotions, nous sommes allés visiter la brasserie Speight le lendemain. C’était autrement plus intéressant même pour les filles qui n’ont pas hésité à lever le coude à la fin de la visite guidée et tester les différentes sortes de bières.
Nous remontons doucement la côte est jusqu’à la ville portuaire de Picton où nous allons prendre le ferry pour L’île du nord où nous resterons un mois jusqu’au 15 juin.
Isa
Nous attendions le récit de la Nouvelle-Zélande avec impatience!! Quelques nouvelles, enfin, je prends le temps d'en donner, nous avons finalement sauté tous les deux de Hanmer Springs en pensant à vous et à Margot qui a eu le courage de le faire... quelle folie!! Le retour pour nous a été bon, la Calédonie nous attendait avec ses quelques degrés de plus! Nous sommes dans les cartons à fond, le déménagement part vendredi et nous quittons le territoire dans moins de 3 semaines maintenant... Adieu le pacifique, pour un petit moment... nous espérons revenir au plus vite. Bon courage pour la suite de vos aventures, continuez de nous passionner avec vos récits, on a été super contents de vous rencontrer et les garçons gardent un super souvenir de leur soirée avec les filles. A bientôt j'espère, sous d'autres cieux peut-être! Marc-Hilaire, Marie, Alban, Vianney et Sixtine
Rédigé par : Huet | 10 juin 2008 à 04:21