LE MUSSANDAM
Deux jours après, on les a rejoints dans le Mussandam qui est une région du pays d’Oman. C’est le pays à côté des Emirats. On a loué un bateau toute la journée et aussi des masques et des palmes. L’eau était transparente, il y avait des raies-mantas et des dauphins. Ils sautaient juste à côté de notre bateau. On s’est baigné mais il y avait des rochers avec du corail coupant.
On est resté toute la journée sur le bateau et on a mangé du poisson grillé à midi et tous les enfants en ont fait tomber partout sur les coussins mais le pêcheur était gentil et ne disait rien.
En rentrant, il y avait beaucoup de vagues et tous les enfants se mettaient devant, à la proue, et faisaient des grands bonds.
Ensuite, nous sommes allés dans la forêt des acacias, on a grimpé aux arbres et on jouait qu’on était des lions. On a trouvé de l’argile par terre dans une petite flaque d’eau et on a fait de la poterie. Marie a fait un petit cheval mais il est tombé par terre, Margot a fait un bonhomme, Camille une boule et Lucie une boule aussi mais avec une tête dessus.
Camille a perdu une boucle d’oreille de Margot mais heureusement, elle l’a ensuite retrouvé dans la flaque d’argile.
On a dormi dans le camion au pied de leur hôtel. Les hôteliers étaient très gentils et nous ont donné plein de choses à boire et on a rempli notre frigo.
Le lendemain, on s’est séparé de bonne heure car ils devaient rentrer à Abu Dhabi tôt car les enfants allaient le lendemain à l’école.
On a quitté la petite partie d’Oman (le Mussandam) pour aller dans la grande partie d’Oman qui est séparée par les Emirats arabes Unis.
Avant la frontière, on s’est arrêté au Hatta Fort Hotel. C’est un hôtel 4 étoiles.
On voulait voir comment était l’hôtel et sur le parking, on est tombé nez à nez avec le patron de l’hôtel qui est italien. Il était super gentil avec nous. Il nous a dit qu’on avait le droit de rester gratuitement sur le parking et qu’on pouvait profiter des deux piscines. Il nous a payé un tour de chameau et même le restaurant !
Ce chameau était décoré avec des petites boules en laines et un casque multicolore sur la tête.
Sur son dos, il y avait une couche de paille et dessus une couverture et on se tenait par une poignée de fer recouverte de laine tressée.
On n’avait pas besoin de prendre de serviette pour la piscine car le maître nageur nous en apportait de nouvelles toutes sèches dès qu’on arrivait.
Il y avait aussi un mini-golf. Margot a gagné la première partie et papa la deuxième. Marie a laissé rouler la poussette dans une descente avec Eve dedans et elle s’est cognée très fort contre un rocher. Tout le monde s’est arrêté de travailler et s’est mis à courir après. Mais trop tard. Papa a été interviewé au téléphone par un journaliste et on a fait des photos de notre camion avec Sergio, le manager devant l’hôtel. Ensuite, on est parti et il nous a dit de revenir quand on voulait.
OMAN
Oman a la forme d’un rectangle, comme la Turquie en plus petit !
Nous sommes arrivés sur une plage un peu sale où il y avait plein de maisons abandonnées toutes détruites et de paillottes de pêcheurs. On a dormi dans notre camion sur la plage. On a rencontré un gentil pêcheur, un peu goliot, qui nous a trouvé plein de jolis coquillages. Il y en avait des très piquants. On a trouvé des raies mortes sur la plage dans les grandes herbes et un squelette de chèvre.
Le lendemain, on a beaucoup roulé et on est arrivé dans le désert. En essayant d’aller dans le désert par nous-mêmes, on s’est enfoncé bêtement dans le sable au milieu d’un village. On a arrêté une voiture 4X4 qui nous a aidés à sortir de là. Il a dû prendre sa sangle pour nous tirer deux fois de suite car on s’est réenfoncé et que la sangle a cassé. Après nous avons décidé d’aller dans un camp et on a laissé la caravane sur le parking d’un hôtel et on est parti avec le camion seulement. Le problème s’est que le camion est très lourd et qu’on n’avait pas dégonflé les pneus, alors on s’est ENCORE enlisé. Le chef du camp est venu à notre aide, il s’appelait Abdullah. Il a conduit le camion à la place de papa et il a appuyé sur tous les boutons du 4X4 et l’a conduit sans aucun problème. Nous nous sommes arrêter à la grille du camp et on s’est installé. On a dormi dans la tente de toit et papa, maman et Eve dans le camion. Le camp se trouve en haut d’une colline de sable, il y a plein de petites maisons où les gens peuvent rester dormir. Au milieu il y a une grande hutte en feuilles de palmiers avec plein de tapis par terre avec des canapés et des coussins rouges et oranges et des tables où l’on mange le soir et le matin. Le soir, papa a goûté de la viande de chameau. Elle devait être un peu vieille et avait un fort goût. Dehors, il y avait de grands barbecues dans des bidons en fer
au ras du sable. Marie et Eve volaient des chips dans les assiettes ! Il y avait plein d’enfants. Des musiciens se sont installés sur les canapés. Ils jouaient du tam-tam et de la guitare et tout le monde a dansé, même Eve. On est allé se coucher et le lendemain quand on s’est réveillé, il y avait du brouillard partout et on ne voyait pas les chameaux. On a fait plusieurs tours de chameau, on a rencontré des copines russes, on a fait des tatouages au henné sur la main et l’on a fait du ski sur le sable.
Quand les bédouins dorment dans le désert, pour ne pas avoir froid la nuit, ils creusent un grand trou où ils s’allongent et se recouvrent de sable. Seule leur tête dépasse et ils se mettent leur foulard sur le visage pour se protéger du sable.
On s’est fait un copain qui s’appelle Léonard. C’est un allemand de 23 ans qui a une barbichette et des dreadlocks. Il était très gentil avec nous et nous a fait faire de la voiture dans les dunes. A chaque fois que l’on descendait une dune ou que l’on faisait des virages, on criait « banana crash ». C’était très drôle. Avant de descendre la dune, on avait un peu peur car on ne savait pas si c’était pentu. Pendant la descente, il freinait alors on n’allait pas très vite mais on était secoué dans tous les sens. On s’est arrêté faire des photos du coucher du soleil et on a roulé et couru dans les dunes. On est resté deux jours et après on est parti voir les tortues mais avant on s’est arrêté dans un wadi.
Un wadi c’est comme un oasis au milieu du désert. Il y a des palmiers, des cocotiers et au milieu un grand lac bleu, pas profond avec des cascades et un petit ruisseau qui irrigue la palmeraie. Maman a été déçue car elle croyait que ça allait être beaucoup plus sauvage et moins bétonné. Il y avait des petits enfants du village qui se baignaient. Ils étaient pauvres et très petits pour leur âge. On s’est baigné et un petit garçon nous a montré un autre endroit plus chaud où papa nous a fait « le lancer de nain ». Pour remercier le petit garçon, on l’a laissé jouer avec un de nos vélos mais à la fin, il ne voulait plus nous le rendre et voulait absolument qu’on le lui vende. Papa a dû se fâcher. On est resté dormir une nuit dans la palmeraie et Margot regardait toujours par la fenêtre pour voir si les vélos étaient toujours là.
On est allé à la plage des tortues.
On est arrivé dans l’après-midi et on s’est baigné. La plage était propre mais il y avait quand même des sacs plastiques et des saletés. On a décidé de tout bien nettoyer avant l’arrivée des tortues. Il y avait des rochers rigolos en forme de roi et de son valet-joker qui semblaient surveiller la plage. Il y avait des gros trous partout et des marques qui ressemblaient à des traces de 4X4. Maman était furieuse que les voitures viennent sur la plage mais en fait c’était les traces des tortues !! On était un peu inquiètes car ce n’était pas sûr que l’on voie des tortues car ce n’était pas la meilleure saison. Après 5 h du soir, on était obligé de quitter la plage pour ne pas faire peur aux tortues qui sont dans l’eau entrain d’attendre la nuit. On a dîné et on a couché Eve. A 9h du soir, on a rejoint le groupe sur la plage. Il faisait nuit noire. On a attendu pour que le spécialiste des tortues qui nous faisait la visite, aille les repérer sur la plage. Il y en avait deux. Vous savez comment elles pondent ? Elles sont énormes et vertes. Elles peuvent faire jusqu’à 1m50 de diamètre. Leurs pattes de devant sont plus grosses que celles de derrières avec des griffes. Elles leur servent à avancer et à faire un très gros trou dans le sable qui sert à tromper les renards qui croient que les œufs sont dans ce trou mais en fait, elles font un deuxième trou plus petit, 2 ou 3 mètres plus loin. Elles pondent jusqu’à 150 œufs mais il n’y a en moyenne que 2 bébés qui arriveront à l’âge adulte car, ils ont beaucoup de prédateurs : les renards, les crabes qui mangent les yeux, les mouettes et les chiens. Les tortues adultes peuvent se faire manger par des requins. Les femelles tortues adultes reviennent pondre exactement sur la plage où elles sont nées. Elles vivent plus de 150 ans et ne commencent à pondre qu’à partir de 20 ans. Elles pondent plusieurs fois par an pendant 3 ans puis s’arrêtent pendant 4 ans et font le tour du monde. Elles vont jusqu’en Australie puis reviennent et recommencent un cycle. Si elles pondent à 10h du soir, les bébés naîtront 2 mois plus tard exactement à la même heure. Si les tortues pondent en bas de plage près de l’eau, là où le sable est plus froid, tous les œufs seront des bébés mâles, si elles pondent au milieu de la plage, les œufs seront moitié mâles, moitié femelles et si elles pondent en haut de la plage, là où le sable est le plus chaud, tous les œufs seront des femelles. On dit que les tortues pleurent car il y a de l’eau qui coule de leurs yeux mais en fait c’est pour nettoyer le sable qui les gêne. Quand elles ont fini de pondre, les derniers œufs sont plus petits avec que de l’eau à l’intérieur. Ils sont ovales alors que les autres sont ronds de la taille d’une balle de golf et tout blanc. A la ponte, ils sont mous mais durcissent très vite.
Elles sont très gentilles (sauf les rouges qui mordent et qui ne viennent que l’été) et se laissent observer. Mais si on les dérange avant la ponte, elles repartent à la mer. La lumière les gêne. A la pleine saison, l’été, il peut y avoir jusqu’à 600 tortues qui pondent sur la même plage la même nuit et en plus, il y a plein de bébés qui naissent en même temps. Il faut alors faire attention à ne pas marcher dessus !
Les bébés, la nuit, sont attirés vers la mer qui est pleine de plancton phosphorescent qui les attire en brillant avec la lune.
Le monsieur nous a conseillé de revenir le lendemain matin à 5 h pour voir la naissance des tortues. On est arrivé un peu trop tard et les mouettes avaient attaqué beaucoup de nids et dévoré les bébés. Une gentille dame, qui en avait trouvé 3, nous les a donnés. Ils sont bleu foncé avec une ligne blanche au bord de la carapace. On dit que les femelles ont du maquillage bleu sur les yeux et les mâles ont les yeux noirs.
C’était une très belle expérience et on aimerait revenir une autre fois en été mais il fera sûrement très chaud.
Puis, nous sommes allés à Muscat, la capitale d’Oman rejoindre un couple d’américains que nous avions rencontré dans le désert. Ils vivent à Muscat depuis plusieurs années. La dame s’appelle Francie. C’est une vieille grand-mère très gentille, douce et drôle. Elle portait toujours de grandes jupes longues avec un élastique qui lui tenait les seins, une casquette, des baskets et faisait toujours « good » avec un signe de la main quand on avait une bonne idée. Son fils, qui s’appelle Chuck, était super fort à l’escalade. Il s’était fait mal à la jambe et boitait. Il nous a amené à la plage et on a fait pour la première fois de notre vie, du body-surf. C’était super, il y avait plein de grosses vagues qui nous envoyaient au bout de la plage. J’ai essayé de monter debout sur la planche mais je tombais toujours.
On est resté dormir plusieurs jours dans leur rue et ensuite on a rencontré une gentille Algérienne avec des enfants qui nous préparait toujours des petits plats délicieux.
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