Quoi de plus revigorant que de passer une semaine avec la famille Buselli venue nous rejoindre à Dubaï pour une semaine ?
En effet, sans eux, jamais nous aurions écumé pendant des heures jusqu’au dernier magasin du dernier mall ni encore moins eu le courage d’arpenter en long et en large le Souk de l’Or.
Ça sert à ça d’avoir des amis qui aiment les bijoux, la technologie et les beaux vêtements.
Ça nous change de nos vieilles habitudes et ça nous remet à la page.
En tout cas, bravo à eux qui, en étant réactifs et bien organisés, ont réussi à nous rattraper malgré notre planning aléatoire et notre itinéraire changeant.
Ce sont les vacances de février en France où il pleut et il fait froid. À Dubaï, c’est le grand beau temps, il fait 30 degrés et le soleil brille de tous ses feux.
La famille Buselli prend possession de son appartement en plein centre ville et quant à nous, nous installons notre campement dans la rue au pied de leur immeuble. Les sympathiques policiers essayent bien de nous verbaliser au bout de plusieurs jours devant notre refus répété d’honorer leurs horodateurs, mais ils restent interloqués, le Bic suspendu en l’air, devant notre plaque d’immatriculation inconnue. Il leur manque des cases sur leur bordereau pour nous mettre une amende !! Finalement, bons joueurs, ils nous laissent tranquilles.
En général, les gens sont très gentils et tolérants avec nous. C’est le cas, encore une fois, de toute l’équipe d’indiens qui s’occupe de l’hôtel où nos amis louent un appartement.
Pendant une semaine, ils fermeront les yeux sur nos allers et venues incessants avec oreillers, couettes, sacs de linge sale à laver dans la machine de l’appartement et même sur un caddie de supermarché rempli plein à craquer, monté dans l’ascenseur par Alexandre et Greg qui se sont occupés d’aller faire les courses. Les enfants s’invitent mutuellement à aller dormir les uns chez les autres et nous profitons tous allégrement de la piscine sur le toit.
Premier jour, c’est relâche. Tout le monde s’installe et la famille Buselli se repose de son vol de nuit et de ses 4 heures de retard.
Deuxième jour, nous passons la journée dans le splendide parc Al Memzar, magnifiquement paysagé au bord de la mer. Course de rosalie effrénée version adultes contre enfants, pique-nique avec barbecue jetable (une idée révolutionnaire à importer en France pour ceux qui veulent faire fortune) et piscine. Il ne manquait plus que la petite partie de pétanque avec le pastis pour compléter ce tableau féerique.
Troisième jour, nous passons aux choses sérieuses : matin, Ski Dubaï et après-midi, shopping.
Qui d’autres que les Emiriens pouvaient avoir l’idée grandiloquente, démesurée, anti-écolo mais néanmoins géniale de faire une piste de ski dans un centre commercial, lui-même en pleine ville, elle-même en plein milieu du désert ?
D’accord, à côté des stations des Alpes, Ski Dubaï peut paraître un peu ridicule pour nous autres, Français, cependant il n’y a rien de plus dépaysant et rafraîchissant même en plein hiver dans le désert. Qu’on soit pour ou contre, ça vaut le coup d’œil.
Nous prendrons un pass de 2 heures, ça suffit amplement.
Comme le faisait si bien remarquer notre amie Emmanuelle, si les Français étaient aussi bien organisés et efficaces que les Arabes, louer ses skis, payer son forfait et se mettre en combinaison serait, en France aussi, un vrai plaisir.
Quoi qu’il en soit, 10 mn plus tard, nous sommes sur les pistes. Il fait –5 degrés à l’intérieur. La piste, rouge, n’est pas si ridicule que ça. Les gosses s’éclatent, les adultes se lassent quand même assez rapidement.
Pourtant tout y est : la vraie neige, les faux sapins en plastique, le télésiège, les sculptures de pingouins sur glace et même le chalet d’altitude où l’on peut boire un jus de raisin à défaut du p’tit vin chaud (nous sommes quand même dans un pays musulman…).
Un peu plus et l’on aurait même froid, il est temps d’aller faire du shopping entrecoupé d’une séance de mur d’escalade et de fête foraine pour les enfants.
Le Mall des Emirats est tout simplement… monstrueux. C’est un mélange entre le centre commercial des Halles, celui de la Défense et de Parly 2, en 10 fois plus grand, plus propre, plus moderne et plus climatisé. On y trouve absolument toutes les marques qu’elles soient italiennes, françaises ou américaines. Délicieusement écoeurant !
Alexandre est dans son élément. Il est au comble de la joie et papillonne gaiement d’un magasin à l’autre comblant chacun de cadeaux avec sa générosité habituelle. Afin de le contenir un peu, nous sommes obligés de lui imposer une heure limite à ne pas dépasser pour rentrer à une heure décente à l’hôtel.
Nous rentrons exténués et fourbus.
Quatrième jour :pour nous remettre de nos émotions de la veille, nous décidons de faire un tour de la ville en bus amphibie.
Là encore, il n’y a que les emiriens pour réussir à faire circuler dans une ville en perpétuelle expansion, avec des travaux à tous les coins de rue et des embouteillages épouvantables, un bus de touristes qui circule non seulement dans les rues, mais plonge aussi allègrement dans les lagons pour nous montrer Dubaï sous toutes ses coutures.C’est un moment original, agréable et frais très instructif.
Comme la matinée, passée dans le bus, était plutôt reposante, nous décidons d’aller arpenter l’autre berge de la ville où se trouvent les fameux souks de vêtements et de l’or.
Pour nous y rendre, nous empruntons les bateaux taxi, berges extrêmement plates où nous sommes à ras de l’eau et qui font la navette incessante entre les deux rives. Nous plongeons dans le Dubaï traditionnel et plus typique.
Après quelques, raisonnables, achats de tenues traditionnelles, tuniques colorées avec paillettes pour les filles et gandouras (djellaba dans le Magreb) pour les garçons, nous partons à la découverte du fascinant souk de l’or, connu mondialement pour ses opulentes et innombrables boutiques. Trop de tentations pour Alexandre qui s’emballe. Nous le croyons perdu plusieurs fois mais non, Emmanuelle saura toujours le remettre dans le droit chemin. Une monstrueuse chaîne avec sa croix en or massif de 22 carats sera échangée contre une autre plus modeste et sûrement plus approprié à un nouveau-né pas encore baptisé.
Marie et Margot, au comble de la joie, se verront offrir un joli et très raffiné petit bracelet en or avec petites breloques du plus bel effet et Emmanuelle, après avoir vaillamment lutté plusieurs heures contre les offres alléchantes d’Alexandre, acceptera finalement de se faire offrir une jolie paire de boucles d’oreilles. Et le plus étonnant dans tout ça, c’est que notre généreux et un peu excessif camarade ne se sera rien acheté pour lui. Ce sera pour une prochaine fois.
Cinquième jour : Afin de laisser la Carte Bleue d’Alexandre reposer, nous partons pour la plage de Jumeira, longue langue de sable blanc normalement exempte de tout magasin à des kilomètres à la ronde.
Mais alors que nous cherchons le célèbre bistrot « Chez Gérard » où nous sommes attendus par le patron pour déjeuner, c’est la faute. Nous nous garons bêtement sur le parking d’un mall, en face du magasin Hugo Boss que nous avions à peine remarqué. Mais ce n’est pas le cas d’Alexandre qui, le temps que Greg fasse sa manœuvre pour garer notre camion, est déjà rentré dans le magasin et a fait ses amplettes qui restent néanmoins très raisonnables.
Gérard est un truculent marseillais d’une soixantaine d’années qui parle anglais comme il chante le français. On ne peut pas plus typique. Il est installé à Dubaï depuis 20 ans et a monté (ce sont ses propres mots) la fameuse chaîne de pâtisserie portant son nom. Il n’imagine même pas devoir rentrer un jour dans son pays qui, selon lui, est trop vieux et sclérosé.
Nous y déjeunons plutôt bien avant d’aller à la plage.
Deux clans se créent rapidement, les parisiens avides de chaleur et de soleil et les baroudeurs lassés de prendre du soleil en permanence et qui ne pensent qu’à se cacher sous les palmiers.
Le contraste est plutôt drôle.
Sixième jour : après la ville et ses plaisirs, nous décidons d’aller faire du chameau dans le désert. Malheureusement, le circuit, organisé par l’hôtel, n’est pas à la hauteur de ce que nous espérions et la ballade d’une heure en chameau se transforme en un tour dans les dunes à plusieurs sur la même bête.
C’est sympa quand même et ainsi les gosses n’ont pas le temps d’avoir mal au cœur !
Nous sortirons quelques clichés inoubliables dont celui, entre autres, d’Alexandre arborant un chapeau de cow-boy qui lui va à ravir, portant fièrement un faucon sur son bras. Rien que pour ça, ça valait le coup d’y aller.
Septième jour : nous n’avons pas eu le temps de voir passer la semaine et déjà la famille Buselli doit rentrer à Paris par le vol du matin. Nous nous quittons, ravis d’avoir passé de si bons moments ensemble et les enfants se réjouissent de peut-être bientôt être voisins si Alexandre et Emmanuelle quittent enfin Paris et trouvent la maison de leur rêve à Chatou.
Quant à nous, nous allons à Abu Dhabi pour profiter d’un repos bien mérité !
Isa
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