Ca y est, nous soufflons la première bougie de notre voyage !
Notre compteur indique déjà 17 pays traversés et nous avons encore envie d’en découvrir à la pelle.
Après un an passé à sillonner une partie du monde, nous pouvons faire quelques bilans.
Tout d’abord, la perception du temps qui s’écoule est bien différente de celle que nous avions lorsque nous vivions une vie sédentaire. Je me rappelle qu’à chaque fin d’année scolaire, nous nous faisions la remarque que celle-ci était passée bien vite sans que nous ne nous en apercevions réellement.
Aujourd’hui, le sentiment qui prédomine est tout à fait différent, et notre départ de France nous semble avoir eu lieu il y a une éternité. C’est un peu notre paradoxe des jumeaux de Langevin à nous.
Ensuite, notre planning initial n’était pas réaliste. Nous sommes arrivés comme prévu en Australie en juin 2007 mais sans avoir fait le sud-est asiatique. En gros en 12 mois, nous avons pris 4 mois de « retard ».
Ce retard est du en partie au mois consacré au retour en France depuis la Grèce pour retaper la caravane, mais également au mois et demi passé sur la Péninsule Arabique pour découvrir les Emirats et Oman. Le reste est imputable au fait que nous avons largement étendu notre séjour en Grèce et en Turquie.
La Turquie d’ailleurs, ainsi qu’Oman et Bali sont les 3 pays que nous avons préférés. L’Inde est celui que nous avons le moins aimé mais qui reste en fin de compte une expérience à faire.
Par ailleurs, nous nous promettons de retourner en Iran, cette fois au printemps ou à l’automne pour profiter d’un temps plus clément.
Au total nous avons parcouru 29 000 km, soit une moyenne quotidienne de 80 km qui ne nous a pas donné le sentiment de beaucoup rouler.
C’est assez faible mais nous ne comptons pas accélérer la cadence car nous devons composer avec le rythme d’Eve et les activités des grandes.
Côté école, nous avions volontairement limité la scolarisation par correspondance des filles aux matières fondamentales (maths, français, sciences) afin de prendre nos marques.
En réalité, après un an à ce rythme, il nous paraît tout à fait envisageable de suivre le programme en entier. Nous avons obtenu l’accord du conseiller culturel de l’ambassade de France à Cambera pour la scolarisation de Margot et Marie en parcours réglementé et nous commencerons donc en principe la formule complète en septembre prochain.
Le CNED demande une énorme rigueur de notre part car il faut aller au fond des choses, ne rien laisser passer et surtout ne pas lever le pied. Heureusement les filles sont très souples et ne rechignent jamais à prendre leurs cahiers. Pourvu que ça dure !
Chaque jour nous nous félicitons qu’elles parlent anglais couramment. Leur faculté à communiquer dans cette langue leur ouvre quotidiennement des portes. Cela leur permet de sortir facilement du cercle familial dans lequel elles sont cantonnées du fait de notre mode de vie.
Eve n’a pas cette faculté linguistique mais sa seule présence suffit à provoquer les rencontres et à forcer les gentilles attentions à notre égard. On devrait toujours emmener un bébé avec soi en voyage…
Au niveau du véhicule, le fourgon s’est rapidement avéré trop petit. Une fois complété par la caravane, l’ensemble était parfaitement dimensionné pour notre périple.
Le fait d’être séparé physiquement des filles est très agréable et ne pose aucun problème de sécurité car elles peuvent s’enfermer à clef au moment de dormir.
Par ailleurs, le fait de leur avoir mis à disposition un espace qui leur est dédié renforce les points de repères dont elles ont besoin dans un voyage de ce type.
Le choix d’un châssis 4x4 s’est avéré judicieux à de nombreuses reprises. Que ce soit sur les routes enneigées de Turquie ou d’Iran, ou dans le désert omanais, c’est un avantage indéniable.
Outre les aspects pratiques, nos 11 mètres de long ont également l’avantage d’attirer les regards. Les fleurs, les inscriptions « Autour du monde » en français sur le camion attisent la curiosité des gens qui viennent discuter spontanément avec nous.
La caravane en bois et ses 40 ans sont également une source inépuisable de discussions.
La grosse difficulté de notre voyage réside dans le passage d’un continent à l’autre par la mer. Les transports maritimes et les procédures douanières qui s’y rapportent sont complexes et hors de prix. L’entrée par la route en Iran s’est fait en deux heures alors que la sortie par car-ferry a pris une journée. L’entrée en Inde a pris 4 jours et, pour en sortir, le coût de transport vers l’Australie a presque doublé par rapport au devis donné initialement par la compagnie maritime. En Australie, nous avons même eu droit à une mise en quarantaine du véhicule avec nettoyage à la clef. Bref le budget et les nerfs en prennent un sacré coup à chaque fois.
Côté vie de famille, les choses se passent pour le mieux tant il est vrai que le pari réside bien dans le fait de vivre entre nous en permanence.
Le couple a l’air de tenir, c’est bon signe !
Quant aux enfants, les liens qui se créent entre les filles sont extrêmement forts. Bien sûr, il y a parfois de l’énervement, mais, passés ces petits sauts d’humeur, c’est une incroyable complicité qui se développe entre elles.
Eve nous donne de nouveau du fil à retordre avec ses nuits et nous avons décidé de passer aux grands remèdes : elle dort seule dans la caravane où elle peut pleurer tout son saoul et nous réutilisons la tente de toit pour Margot et Marie.
Cela fait quelques jours et on commence à voir du mieux même si le réveil reste un peu trop matinal à notre goût…
En fait c’est une autre forme d’équilibre que nous avons trouvée dans notre vie à cinq, et l’absence de sorties et de vie sociale déconnectées de la famille est largement compensée par les découvertes qui font notre quotidien.
En ce qui concerne les moyens de communication, la rédaction des mails, le traitement des photos et la mise à jour du blog prennent le plus clair de notre temps libre, c’est-à-dire quand les filles se sont couchées. Nous avons traité à peu près 5 000 photos depuis notre départ et l’écriture d’un texte prend 4 heures en moyenne.
En un an, 10 000 pages ont été visitées sur notre blog ce qui nous encourage à l’alimenter régulièrement.
Au-delà de l’aspect purement quantitatif de notre voyage, la perception d’ensemble est que nous vivons des moments privilégiés. Le fait de vivre en permanence à l’extérieur a exacerbé notre besoin de nature et d’espaces alors que nous vivions une vie citadine auparavant.
Pour l’heure nous profitons pleinement des plaisirs de l’Australie qui est de loin le pays le plus adapté à notre mode de vie itinérant.
Nous prenons notre temps et restons parfois plusieurs jours à camper sur une même plage. Ce rythme nonchalant est un peu contradictoire avec l’espace gigantesque à parcourir pour en faire le tour mais bon, au diable le planning…
Greg
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